L’Amérique française
À une certaine époque, la Nouvelle-France couvrait la majeure partie de l’Amérique du Nord. De l’Atlantique au Pacifique, de la Baie d’Hudson jusqu’au Golfe du Mexique, il y avait une présence française et un réseau remarquable de forts, villes, villages et alliances avec les Premières Nations du continent nord-américain. En 1763, le Traité de Paris met un terme définitif à la Guerre de Sept Ans et la France perd alors l’ensemble de ce vaste territoire nord-américain au profit de la Grande-Bretagne (est du Mississipi) et de l’Espagne (ouest du Mississipi, essentiellement la Louisiane); elle n’a plus qu’un droit de pêche à Terre-Neuve et dans le golfe du Saint-Laurent, Saint-Pierre-et-Miquelon et ses lucratives possessions dans les Antilles.
Mais l’histoire française en Amérique ne s’arrête pas en 1763, loin de là! Par la suite, les Canadiens (plus tard appelés Canadiens-Français) et les Acadiens ont continué d’essaimer à travers tout le Canada et l’ensemble des États-Unis (mais plus particulièrement en Nouvelle-Angleterre, en Louisiane, en Californie et dans certains états du centre de du nord-ouest des États-Unis). Encore aujourd’hui, la carte d’Amérique du Nord reflète par sa toponymie cette présence française : Saint-Louis, Détroit, Duluth, Dubuque, La Salle, Juneau, Frémont, Lafayette, etc., etc.
C’est cette présence française en Amérique et son enrichissement au contact d’autres cultures que veut redécouvrir et souligner le congrès du 20 au 22 mai 2011, à Montréal, un congrès qui veut rejoindre tous les francophones ou descendants de francophones en Amérique du Nord.
Plus encore, ce congrès veut amener les francophones de partout en Amérique (mais plus particulièrement du Canada et de la Nouvelle-Angleterre) à se redécouvrir, à mieux se comprendre, à se rapprocher et éventuellement à travailler plus étroitement ensemble pour mieux préserver ce riche héritage que nous ont légué nos ancêtres, qu’ils soient Québécois de souche, Acadiens, Franco-Canadiens hors Québec, Franco-Américains, Louisianais, ou autres.
Nos conférenciers sont des gens de talent et renommés qui, j’en suis sûr, sauront nous éclairer sur les diverses facettes de cette réalité complexe qu’est l’Amérique française. Les excursions aussi, le dimanche, nous permettront de découvrir l’un ou l’autre aspect de cette Amérique à partir de sa métropole française.
Ce sera en fin de compte une expérience agréable et instructive de redécouverte de l’Amérique française par l’ensemble des participants et conférenciers, une expérience pouvant contribuer à un rapprochement des passionnés de cette histoire riche et variée qu’est celle de l’Amérique française, et peut-être même à la mise en place d’un réseau panaméricain visant à faciliter les communications et échanges d’information entre les différents groupes. Le début d’une nouvelle aventure peut-être, à laquelle nous vous convions!
En terminant, j’aimerais remercier bien sûr les membres du Comité organisateur qui, je puis vous l’assurer, se sont beaucoup investis dans ce congrès majeur, une première pour la Fédération Histoire Québec. Il m’importe aussi de souligner l’heureux et fructueux partenariat que notre fédération et la Fédération québécoise des sociétés de généalogie ont établi pour rendre possible ce congrès. Enfin, je ne saurais oublier l’appui que nous ont offert, sous une forme ou une autre, plusieurs autres organismes tels que la Société franco-ontarienne d’histoire et de généalogie, la Société nationale des Acadiens, M. Yves Frenette (directeur de l’Institut d’études canadiennes, Université d’Ottawa), les différents commanditaires et organismes subventionnaires, sans lesquels ce congrès n’aurait jamais été possible.
Que ce congrès portant sur notre histoire marque aussi notre histoire! Ce congrès est ouvert à tous et pas seulement aux membres des organismes ou fédérations participants. Bienvenue à tous, donc!
Le Président,
Fédération Histoire Québec,
Richard M. Bégin
